Le labour est une technique de travail du sol utilisé depuis les débuts de l’agriculture. Elle consiste à retourner la couche arable du sol afin de préparer le futur lit de semence. Elle s’effectue avec une charrue et permet également d’enfouir les résidus des cultures précédentes et les mauvaises herbes.
Quel est le rôle du labour ?
- Amélioration de l’état structural de l’ensemble de la couche labourée. Lors du retournement de la bande de terre, celle-ci se disloque, ce qui accroît la porosité et fragmente les volumes de sol tassés lors de la culture précédente. Par ailleurs, le labour en remontant à la surface des volumes de sol qui, sinon, seraient restés protégés en profondeur, favorise l’action du climat et des outils de reprise. Enfin le labour facilite la fabrication du lit de semences.
- Enfouissement des matières organiques présentes (parfois apportées) à la surface du sol : résidus de culture, fumier, cultures intermédiaires, prairies.
- Destruction des adventices et des repousses, enfouissement de leurs graines. Pour être détruites, les adventices doivent être enfouis suffisamment profondément. L’enfouissement de leurs graines empêche leur germination dans la culture à venir ; en revanche, pour certaines graines résistantes, un labour systématique en remettra une partie à la surface du sol l’année suivante.
- Enfouissement des engrais de fond. Le labour permet de mettre à disposition des racines les éléments peu mobiles dans le sol (phosphore, potassium).
- Amélioration de la circulation de l’eau. Le labour accroît fortement l’infiltrabilité du sol et permet d’éviter les excès d’eau.
Les avantage de labour
- Il mélange au sol les résidus de culture, les fumiers solides, la chaux et les engrais minéraux tout en y introduisant de l’oxygène. Ce faisant, il réduit les pertes d’azote par volatilisation, accélère la minéralisation et augmente l’azote disponible à court terme pour la décomposition de la matière organique.
- Il facilite le semis par un semoir moins pesant
- Il contrôle plusieurs mauvaises herbes vivaces et repousse la croissance des autres mauvaises herbes au printemps en même temps que la culture
- Il brise le cycle des maladies
- Il contrôle plusieurs ennemis des cultures (limaces, tipules, mouches des semis, noctuelles, pyrales, vers gris)
Les Inconvénients du labour
Le labour présente cependant de graves inconvénients tels que :
- créer une « semelle de labour ». Le labour des sols humides, notamment, est une véritable catastrophe environnementale car il génère une compaction accrue
- exposer le sol à l’érosion (qui peut être très importante sur les sols fragiles tels que les sols limoneux)
- exposer le sol à la déshydratation et aux ultraviolets solaires
- Effet néfaste sur la « faune »: vers de terre etc.
Les types de labour
Selon son déroulement en plan et le type de charrue utilisée, le labour peut se faire de deux manières :
1- Le labour en planches ou billons
C’est l’unique réalisable avec une charrue simple qui tourne autour de la parcelle, et il peut se faire :
- soit en refendant, les bandes étant rejetées vers l’extérieur de la planche (laissant au centre de la planche une «dérayure»),
- soit en adossant, les bandes étant rejetées vers l’axe de la planche (laissant au centre de la planche un «ados»).
2- Le labour à plat
les bandes de terre étant toujours rejetées du même côté. Il nécessite l’usage d’une charrue réversible de manière à pouvoir inverser le sens du déversement lors d’un aller et retour.
On peut distinguer selon la profondeur du travail :
- les labours légers, de 10 à 15 cm, réalisés surtout pour la reprise de labours au printemps,
- les labours moyens, de 15 à 30 cm, les plus communs, surtout pour la culture des céréales,
- les labours profonds, de 30 à 40 cm, pour des cultures à enracinement profond (betterave, luzernes, etc.),
- au delà de 40 cm, des labours de défoncement, sont réalisés surtout pour permettre la mise en culture de nouvelles terres ou pour préparer la plantation de vergers.
On peut distinguer selon l’inclinaison des bandes :
- labour dressé,
- labour jeté,
- labour plat.
En savoir plus sur : les types de labour
Les outils de labour
Dans l’époque ont été labourés le sol à l’aide des animaux (vaches, chevaux,…) relié à des charrettes en bois qu’elles sont remplacé aujourd’hui par des outils métalliques et sophistiqués comme les charrues.
Les principaux outils de labours utilisés peuvent être résumés comme suit:
Outils de travail primaire
Charrue à disque
C’est un outil porté, réversible par pivotement des étançons possédant 3 disques de 64 cm de diamètre chacun. Les disques sont montés en obliquité et sont libres en rotation grâce à un palier. Le retournement du sol engendré par cet outil n’est que partiel. Comme tous les appareils à disques, la qualité du travail est dépendante de l’humidité du sol: création de mottes de pression quand le sol est humide ou création de beaucoup de terre fine quand le sol est sec, mais dépend aussi de la vitesse d’avancement: plus la vitesse est grande, plus le travail des disques se limite à un travail de découpage.
Charrue à socs:
C’est une charrue portée à trois socs (trisocs). Le versoir est de type universel. Son action consiste à découper dans le sol des bandes de terre de section rectangulaire et à les retourner en les ameublissant plus ou moins (selon l’humidité du sol).
Les profondeurs du travail varient de 25 à 30 cm en fonction des conditions d’humidité, de texture du sol, de la vitesse d’avancement et l’angle d’attaque de l’outil.
Pulvérisateur dissymétrique lourd ou stubble plow :
C’est un outil de pseudo labour dont la profondeur de travail ne dépasse pas 20 cm. Il s’agit d’un outil traîné ayant deux trains de disques montés sur des axes horizontaux inclinés par rapport à la direction d’avancement et portant 12 disques.
Quand l’humidité du sol est élevée, il y a création des mottes de pression et d’une zone tassée laissant une semelle très apparente. En tout cas plus la vitesse d’avancement est faible plus l’effet poids et pression se manifeste davantage et l’outil travaille davantage en profondeur. Le stubble plow est assimilé au cover crop mais il est plus lourd.
Cultivateur à dents flexibles ou chisel :
C’est un outil porté, ayant sept dents incurvés et flexibles et qui peuvent travailler jusqu’à une profondeur de 35 à 40 cm. Chaque dent est munie d’un ressort lui permettant une flexibilité pendant le travail et d’un soc double cœur interchangeable en cas d’usure. Son action consiste à fragmenter la terre et à détruire les fonds de labour qui gênent la croissance racinaire et la circulation de l’eau et de l’air, mais il ne permet pas un retournement du sol et ne crée pas de terres fines.
Cultivateur à dents rigides ou chisel lourd :
C’est un outil porté ayant cinq dents rigides d’une hauteur de 45 cm avec un écartement fixe de 42cm. Les socs sont de forme triangulaire. Il peut travailler jusqu’à
35 à 40 cm de profondeur sans retourner le sol évitant ainsi la dégradation du nivellement de la parcelle. Le faible écartement entre les dents du chisel permet une fragmentation de la terre très poussée mais qui reste irrégulière par rapport à la fragmentation obtenue par les charrues.
Machine multifonction (ou Rotoculteur)
C’est une machine portée qui combine différentes pièces travaillantes en un seul passage, il s’agit de la combinaison de trois outils :
- Socs d’assouplissement en forme de delta montés à l’avant. Ils permettent, de briser les semelles jusqu’à 40 cm de profondeur sans remontée de terre.
- Rotor muni de dents rigides et actionné par la prise de force du tracteur. Il permet d’enfuir superficiellement les résidus du précédent cultural ou les engrais verts et de préparer en plus le lit de semence. La qualité du travail dépend du rotor et de sa vitesse de rotation, de la profondeur du travail et de l’humidité du sol.
- Rouleau packer: sa première fonction est de guider les socs et le rotor denté à la profondeur du travail choisi.
- Il permet le tassement du sol et son nivellement.
La qualité du travail de la machine multifonction dépend de la texture du sol. En sol humide, la machine n’est pas convenable en raison de la forte pression qu’elle exerce sur le sol qui peut engendrer un tassement. La vitesse d’avancement et la vitesse de rotation du rotor ont un effet direct sur l’émiettement du sol.
Shouka
C’est une charrue à quatre socs fabriquée localement. Les versoirs sont coupés ayant une courbure très légère ne permettant qu’un retournement très partiel et peu profond. Le volume du sol ainsi perturbé est moins important que dans le cas de la charrue à socs classique, ne nécessitant en conséquence qu’une puissance moyenne pour sa traction. Cet outil peut donc être utilisé en conditions relativement plus sèches et plus humides que les charrues à disques ou à socs.
Outils de reprise du labour:
Pulvérisateur dissymétrique léger ou cover-crop :
C’est un outil traîné constitué par deux trains de disques (crénelés et lisses), portant 11 disques chacun. Ces disques sont montés sur des axes horizontaux plus ou moins inclinés par rapport à la direction d’avancement.
C’est un outil qui sert à la préparation des lits de semences sur une profondeur allant jusqu’à 12 cm. Il ne retourne pas le sol mais permet plutôt un bon mélange des résidus organiques. Son action est très dépendante aussi de l’humidité du sol et de la vitesse d’avancement.
Cultivateur rotatif ou Rotavator :
C’est un outil à axe horizontal qui comporte essentiellement un rotor horizontal placé perpendiculairement à la direction d’avancement et portant les pièces travaillantes, un châssis et la transmission du rotor. Le rotavator est utilisé particulièrement pour la préparation du lit de semence.
les outils secondaires de labour
La bêche
- C’est l’outil le plus utilisé.
- Elle est dotée d’un manche souvent terminé par une boule (manche à pomme) ou par une petite pièce de bois (manche à béquille).
- La bêche convient surtout pour les terres assez légères.
La bêche automatique
- Cet outil facilite les labours, car il s’enfonce dans le sol lors qu’on appuie sur une pédale, qui arme un système à ressort et permet ainsi de sortir le fer de terre, avec la motte, sans effort et surtout sans devoir se baisser.
- Cet outil est apprécié des personnes âgées et de tous les jardiniers qui ont une surface importante à labourer.
- L’emploi de la bêche automatique est toutefois limité, l’outil ne permettant de labourer ni profondément ni dans les terres trop argileuses, rendues très lourdes lors qu’elles sont gorgées d’eau.
Houe
La houe est un outil servant à labourer la terre et l’herbe pour les changer en terre labourée, les premiers pas vers l’agriculture.Des graines de blé peuvent être obtenues lorsque le joueur casse des hautes herbes, rajoutées à la version 1.6. Anciennement, il fallait utiliser la houe sur des blocs d’herbe pour espérer récupérer des graines.
La profondeur de labour
On travaille le sol à une profondeur de 25 à 40 cm en retournant la terre en grosses mottes. On laboure à l’aide d’une charrue, mais en horticulture, en plus petites surfaces, on peut remplacer le labour par un bon bêchage simple (30 cm de profondeur) ; le bêchage peut être à grosses mottes (avant l’hiver) ou à plus fines mottes (au printemps).
Conclusion
Le labour est l’opération qui consiste à ameublir et nettoyer le terrain en enfouissant tous les végétaux se trouvant en surface du terrain (herbe, engrais…), dans le but d’aérer la terre, la faire sécher, la réchauffer et de la préparer à recevoir un nouveau semis.